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Six armes de légende

Six armes de légende

Certaines armes ont plus marqué l’histoire de la chasse que d’autres. Petit tour d’horizon des six plus mythiques d’entre elles. Texte de Francis Grange

Le fusil superposé Browning B25

Le B25 est le superposé qui a le plus inspiré d’armes du même type (et de carabines express) depuis son apparition en 1925 (d’où son nom). Il se démarque de tous ses prédécesseurs par son puissant verrou plat positionné à la base de sa bascule, dans le même plan que l’axe d’articulation de ses canons, qui génère une robustesse exceptionnelle. Son succès est immédiat. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sa compétitivité chute toutefois vite face à ses jeunes rivaux conçus pour une fabrication automatisée. Il évolue alors en déclinaisons industrielles, représentées aujourd’hui par le B525 et le B725, certes moins émotionnels mais aux tarifs infiniment plus doux. Quelques exemplaires du fabuleux B25 sont toujours assemblés chaque année au sein du prestigieux atelier John Moses Browning Collection.

Drilling Merkel 96.

La carabine à verrou Mauser 98

La carabine 98 est l’évolution dédiée à la chasse du fusil de guerre Mauser modèle 1898. Elle s’affirme encore de nos jours, grâce à sa culasse à deux tenons à l’avant d’une solidité inouïe, comme l’étalon absolu en matière de carabines à verrou. La quasi-totalité des réalisations actuelles à culasse à trois mouvements (c’est-à-dire non linéaire) en dérivent plus ou moins directement. La fantastique mais coûteuse Mauser 98 demeure en production – très « confidentielle » – en huit calibres allant du 7×57 au 450 Rigby, pour répondre à toutes les attentes, de tous les chasseurs, partout à travers le monde.

Carabine semi-automatique Browning BAR.

La carabine semi-automatique Browning BAR

Lancée en 1967, la BAR (Browning Automatic Rifle), dérivée d’un fusil mitrailleur produit par Browning depuis 1928, s’impose d’emblée par sa fiabilité et son endurance. Au milieu des années 1990, elle s’allège pour se doter d’un réel agrément d’usage. Puis au début de la décennie 2000, sous la pression d’une concurrence qui s’exacerbe, la BAR abandonne son dessin « militaire » pour des lignes beaucoup plus harmonieuses. Elle est plus que jamais la référence ultime parmi les carabines semi-automatiques de battue.

Carabine à levier de sous-garde Winchester 94.

La carabine à un coup Blaser K95

Blaser pressent vers 1970 qu’il existe un marché pour une carabine à un coup plus abordable que les joyaux assemblés par les artisans de haute maîtrise. La K77 (pour kipplauf modèle 1977), positionnée en « haut de gamme raisonnable », reçoit une bascule en alliage d’aluminium légère et robuste. Son verrouillage recourt à l’inébranlable système Jäger à bloc en acier inoxydable s’insérant dans le prolongement supérieur arrière du canon, conçu en 1908 mais étrangement vite délaissé. En 1995 elle peaufine un peu sa technique et plus sa cosmétique en devenant K95, et s’affirme depuis comme l’arme préférée des chasseurs solitaires opérant en terrain difficile.

Le drilling Merkel 96

Bien qu’apparu au début du XIXe siècle, le drilling, doté de deux canons lisses et d’un canon rayé, ne se répand qu’à partir de 1870 avec l’arrivée des munitions à percussion centrale. Les drillings sont alors surtout acquis, malgré leur poids élevé, par des chasseurs en montagne susceptibles de rencontrer un lièvre variable, un tétras lyre ou un lagopède comme un chamois. Aujourd’hui ils sont principalement recherchés par les traqueurs en battues de grand gibier souhaitant pouvoir tirer aussi un renard ou une bécasse. Le Merkel 96 associe efficacité, fiabilité, robustesse et longévité exceptionnelles, justifiant pleinement son statut d’icône planétaire.

Fusil superposé Browning B25.

La carabine à levier de sous-garde Winchester 94

La Winchester 94 est issue d’une longue lignée de carabines à levier de sous-garde initiée en 1855 par la Volcanic, suivie de la Henry de 1860, puis de la Winchester 1866, qui évolue en modèles 1873, 1876, 1886 et 1892 pour aboutir en 1894 à l’arme qui installe pour toujours le nom de Winchester dans l’histoire. A partir de 1985, l’éjection latérale et non plus verticale des douilles favorise le montage d’une visée optique. Vive, sécurisante, très solide et ultrafiable, la Winchester 94 n’est cependant plus guère utilisée pour la chasse, hormis par quelques traqueurs en battues de grand gibier. Elle se circonscrit désormais essentiellement au tir de loisir et à la collection…

2 commentaires

  1. Jean-Robert GENTELET

    Bonjour,
    Etes-vous conscients de la manie d’employer un vocabulaire chargé d’inculture pour ce qui traite de la balistique ? Mais vous n’êtes pas les seuls, vous accompagnez en la matière les pays latins.
    Quelques exemples :
    – le terme obsolète d’express pour désigner les carabines doubles, juxtaposées ou superposées. Aucun calibre civil étant express, c’est une erreur répétitive d’affubler les carabines doubles de ce qualificatif erroné.
    – Les calibres métriques, essentiellement européens s’écrivent, par exemple : 7 x 64, 6,5 x 57, 8 x 68 S … croix de St-André et non usage farfelu de l’astérisque ! Concernant les calibres anglo-saxons en millièmes de pouce, il faut mentionner obligatoirement un point devant. Ainsi : .243 Winchester ou abrégé .243 Win. Le charabia 243W , 300 WM, 7 RM (métrique) traduit une inculture crasse en la matière. Etc, etc…
    Bien entendu, tout cela peut être vérifié auprès des (très rares !) sources compétentes en la matière. Evidemment, tout l’édifice chasse est concerné.
    Je souhaite vivement que ceci soit interprété comme une critique totalement constructive. Les collaborateurs d’une revue cynégétique d’importance se doivent d’exprimer un vocabulaire correct et non de parler comme tout le monde. Au sein de notre noble passion, Dieu sait si les chasseurs ont beaucoup à apprendre. Et le monde de la Chasse n’est après tout qu’un fidèle miroir de la Société, alors…
    En St-Hubert, cordialement votre,
    Jean-Robert Gentelet Strasbourg

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    • Vincent Gillioz

      Merci pour votre commentaire qui appelle à quelques précisions. Pour rappel, le terme « express » a été utilisé pour la première fois par l’artisan britannique James Purdey dans son catalogue de 1856. Afin d’associer en image, dans une démarche alors purement publicitaire, la performance de ses armes à la puissance des premiers trains « express » qui commençaient à sillonner le Royaume-Uni. Quasiment tous les fabricants mondiaux ont ensuite adopté, et utilisent toujours, la dénomination express (cf Purdey bien sûr, mais aussi Boss, Holland-Holland, L’Atelier Verney-Carron, Lebeau-Courally, Piotti… parmi les artisans, ou Chapuis, le plus grand important fabricant mondial, Bettinsoli, Fabarm, Fair, Rizzini, Verney-Carron, Zoli… parmi les industriels)
      Quant à la notation des calibres européens, hormis en Allemagne et en Autriche, celle internationalement retenue est par exemple 7×64 et non 7 x 64. Et, pour ceux originaire des Etat-Unis (ou de Grande-Bretagne), la notation par exemple 243 Winchester est celle retenue par le le Système International d’unités, telle que reprise par la norme internationale ISO 80000-2009. La notation .243 Winchester est uniquement utilisée par les seuls trois états au monde n’ayant pas adhéré au Système International d’unités, les Etats-Unis, le Liberia et la Birmanie ! Et même Winchester – il est pourtant difficile d’imaginer plus américain – n’utilise plus cette notation, s’étant ajusté sur le Système International des unités depuis une dizaine d’années

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