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PLANTES TOXIQUES  POUR  NOS  CHIENS !

PLANTES TOXIQUES  POUR  NOS  CHIENS !
La flore recèle parfois des plantes vénéneuses et des parasites venimeuxpour les chiens. Il convient d’être prudent et avisé pour protéger nos compagnons et auxiliaires d’une intoxication ou d’une maladie grave.

Texte et photos d’Alain Rossier

 

S’il est certain que nos compagnons ne sont pas des brouteurs invétérés, nous les voyons souvent manger de l’herbe, le chiendent par exemple. Ce réflexe découle d’un mal-être stomacal ou intestinal pour régurgiter de la nourriture indigeste. Les chiens atteints par des vers intestinaux broutent aussi de l’herbe pour se débarrasser de leurs parasites. Lorsqu’ils ont avalé un morceau d’os, ou tout autre corps étranger, ils creusent aussi dans le gazon et avalent des racines et de la terre. Cela les aide ensuite à recracher ce qui les gêne ! Les trialers, qui courent les plaines en quête de perdreaux, arrachent souvent des touffes de céréales par nervosité ou lorsqu’ils ont soif. Les chiens qui souffrent d’une anémie sévère tentent d’avaler tout ce qui leur semble comestible. J’ai vu un de mes épagneuls manger du carton et des morceaux de bois déjà bien pourri. Tout cela n’est pas trop grave, parce que cette façon de faire est naturelle et non toxique. On peut être choqué de trouver son compagnon en train de s’attaquer à une carcasse en putréfaction ou des excréments d’autres animaux, ou d’humains ! Dans ce cas, s’il laisse le papier, il en sera quitte à avoir une très mauvaise haleine pour quelques heures. En fait, ce comportement est une réminiscence de sa vie antérieure d’animal sauvage.

Observer, voir et agir !

Dans la nature, dans le jardin et dans son appartement, des végétaux peuvent atteindre gravement la santé de Médor. L’ingestion des feuilles, des fleurs, des tiges ou de la plante entière est parfois une très mauvaise affaire pour les animaux. En parcourant la publication du Dr médecin vétérinaire Ann Parvis, j’ai compté pas moins de cinquante-cinq plantes toxiques à plusieurs titres. Huit d’entre elles peuvent provoquer la mort, les autres principalement des troubles gastro-intestinaux dans la plupart des cas. Le plus souvent, le chien va vomir lors d’une intoxication et empêcher ainsi la résorption de la substance. Mais ce n’est pas toujours le cas et avec les végétaux, les autres symptômes peuvent être d’ordre respiratoire, de problèmes circulatoires ou provoquer des saignements. En surprenant son chien en train de manger un végétal dangereux, il faut tout de suite éviter qu’il en ingurgite une certaine quantité. S’il montre par la suite des symptômes de type vomissement, diarrhée, salivation, crampes, une démarche ou une respiration anormales, il sera temps de consulter un véto. Il est recommandé de ne pas tenter de faire vomir votre chien en lui faisant absorber du sel ou de l’eau savonneuse. La résorption de ces substances actives peut s’avérer tout aussi toxique. Une seule chose que l’on puisse faire, c’est de lui donner du charbon actif. Cela empêchera la résorption des substances dans l’estomac, avant que ces dernières n’entrent dans la circulation sanguine. Il ne faut pas oublier de bien décrire la plante en cause pour que le vétérinaire puisse conseiller le meilleur traitement. Le plus sûr sera un contact avec le Centre toxicologique suisse. 

Des bien jolies fleurs, mais !… 

On s’émerveille souvent devant un arbrisseau en fleurs, surtout lorsqu’il s’épanouit au printemps juste après la neige. En forêt de moyenne montagne et parfois dans des pâturages, le bois gentil, ou bois joli, nous offre de très jolies fleurs roses mais attention, la plante est toxique pour les chiens. Les graines sont particulièrement néfastes et peuvent provoquer de la fièvre, des vomissements, diarrhées, urines sanglantes et collaps du système respiratoire. La stramoine (Datura stramonium) entraîne des somnolences, des crampes et des troubles de la vision. Ce sont les racines et les graines qui agissent le plus. L’if arbore des fruits rouge vif qui se détachent très visiblement sur le feuillage vert foncé de la plante. Toute la plante est nocive, sauf l’enveloppe rouge de la graine.
Le cytise, aubour, (Laburnum anagyroides) entraîne la mort de l’animal une heure après l’ingestion, mais en principe il vomit tout de suite, ce qui empêche la résorption du poison. L’aconit napel ou casque de Jupiter, la rose de Noël et le muguet sont aussi des végétaux dangereux pour nos compagnons. Avec l’ingestion de la première, des troubles cardiaques et un arrêt respiratoire peuvent être observés. Pour la seconde, les fleurs et les fruits du muguet du beau mois de mai peuvent provoquer un arrêt cardiaque. Des symptômes similaires sont possibles avec l’ingestion du laurier fleurs et l’on peut craindre la mort par arrêt cardiaque. La grande ciguë, la digitale, le datura, le ricin, le colchique d’automne et la belladone provoquent des risques non négligeables pour la santé. Des empoisonnements sévères sont possibles avec le fusain, la perce-neige, le buis, le houx, le laurier cerise et l’arum tacheté. Des plantes d’appartement, tels que l’amarylis ou le diffenbachia, sont connues pour apporter des troubles de santé. Il faut encore signaler que les bulbes de tulipes ne sont pas comestibles du tout et que, lors de leur plantation, il est important de ne pas les laisser à disposition de chiens !

Prévenir vaut le plus souvent mieux que guérir ! 

La vie avec nos animaux que l’on a voulus domestiques mérite toute notre attention et pas seulement dans la nature, mais aussi dans leur environnement quotidien. Les chiots et les chatons sont certainement les plus exposés aux intoxications alimentaires. En effet, dans leurs jeux juvéniles, ils mordillent et avalent aussi toutes sortes de choses qui ne seront pas toujours bonnes pour leur santé. En prévention, il sera bien de ne pas mettre à leur portée des plantes dangereuses proches de leur lieu de vie. Les précautions à prendre lors de leurs sorties en forêt ou en milieu naturel ne reposent que sur l’observation pendant ces laps de temps de liberté. Certes, d’autres produits en usage dans la vie des hommes sont aussi très dangereux. Lorsque l’on dit « à ne pas mettre à la portée des enfants », il en est de même pour nos fidèles animaux de compagnie. Devenir propriétaire d’un chien de chasse, c’est prendre beaucoup de risques et cela implique énormément de responsabilité à son égard et vis-à-vis des gens que l’on côtoie. La RC n’est pas suffisante pour protéger nos animaux et pour nous protéger des conflits possibles et des accidents qui n’arrivent pas qu’aux autres !

 

Centre toxicologique suisse, No de téléphone : 145
contact internet : www.toxi.ch.

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