Les chaussants pour le grand froid
Après les vêtements en décembre, nous nous intéressons ce mois aux bottes et aux chaussures pour le grand froid… Tout aussi formidablement « high-tech » ! Texte de Francis Grange
A l’identique des vestes et des pantalons, les chaussures et les bottes figurent parmi les équipements de chasse qui ont le plus évolué au cours des deux dernières décennies, singulièrement par les matériaux auxquels elles recourent afin de combattre les grands froids. Si les bottes privilégient toujours le caoutchouc et le cuir pour leur extérieur en raison du bel aspect et du caractère intemporel de ces matériaux, leur intérieur s’avère infiniment plus technique. Celles en caoutchouc se tournent essentiellement vers le néoprène, un polymère qu’elles utilisent en doublure plus ou moins épaisse selon le niveau de protection auquel elles aspirent, sans toutefois dépasser 4 à 5 millimètres en raison de sa raideur.
Botte Meindl Fliegerstiefel.
Semelle chauffante Alpenheat Comfort.
Question de température
Les références de la spécialité sont la Vierzonord à doublure de 3 mm de la marque française Le Chameau, qui demeure suffisamment souple pour pouvoir être employée en chasse active mais qui limite sa protection à –15°, et la Vierzonord Plus du même fabricant à doublure de 5 mm qui protège jusqu’à –25°, cependant au prix d’une rigidité qui la réserve à la chasse à poste fixe. Et la Parcours 2 Sibérie de la griffe également française Aigle, à doublure en néoprène et imitation fourrure, annoncée efficace jusqu’à –17°. Les bottes en cuir sont plus onéreuses, mais nettement plus confortables et encore plus protectrices. Elles recourent à une membrane intermédiaire confectionnée dans le célèbre Gore-Tex, ou dans une de ses évolutions, qui abrite le pied de l’humidité tout en laissant la transpiration s’échapper, puis à une doublure en fourrure synthétique ou en polyester. Le fabricant allemand Meindl figure parmi les plus en vue avec ses Fliegerstiefel, Kiruna GTX et Kitzbühel associant souplesse, confort de port et protection jusqu’à –30°, et sa fine Valluga Lady GTX pour dames qui préserve des températures jusqu’à –20°. Son compatriote Völkl propose sa Panda Polar performante jusqu’à –30°.
Botte Aigle Parcours Sibérie.
Chaussure Meindl Rauris GTX.
Même pour les extrêmes
Certaines bottes de chasse assurent toutefois une protection encore plus importante, en recourant au «tout synthétique». Elles sont prodigieusement efficaces, commercialisées à des tarifs contenus, mais d’une raideur qui les cantonne, hormis leurs versions basses, à la chasse statique, et elles négligent toute préoccupation esthétique. La marque la plus emblématique est la suédoise Polyver, avec ses Winter et Premium, protectrices jusqu’à –40° et –50°. Elles se déclinent en versions pour hommes, femmes et enfants. Les chaussures destinées aux grands froids reprennent les recettes techniques des bottes en cuir, avec une tige nettement plus basse et un ajustement au pied par laçage, tout en mêlant parfois pour leur extérieur cuir et matériau synthétique. Meindl propose les belles et confortables Sölden pour hommes et Sölden Lady pour dames, efficientes jusqu’à –25°, et les plus performantes encore Rauris GTX pour hommes et Rauris Lady GTX pour dames, efficaces jusqu’à –30°. Les Mistral de l’Espagnol Chiruca excellent pour les longues marches dans la neige ou sur sol gelé, mais elles ne protègent que jusqu’à –15°. Le Suédois Härkila a concocté la Driven Hunt GTX qui cajole les pieds de son porteur jusqu’à –30° et demeure, malgré sa haute tige, suffisamment souple pour être utilisée en chasse active. Le Danois Seeland enfin a mitonné les North Pac pour hommes et dames, et les Grizzly Pac Lady pour dames, magistrales jusqu’à –40°, en privilégiant toutefois la performance sur le charme et le raffinement…