CES ACCESSOIRES… SOUVENT ESSENTIELS
Il est fréquent d’entendre dire que les petits détails font toute la différence… les accessoires de chasse en constituent d’excellents exemples !
Texte de Francis Grange
Outre les équipements indissociables de la pratique de la chasse, certains autres, sans être indispensables, peuvent néanmoins contribuer à en accroître grandement la réussite. Il en existe des dizaines. Nous nous sommes toutefois concentrés sur les huit qui interviennent de façon majeure au cœur même de l’action, que ce soit en chasse collective ou solitaire.
Les étuis à cartouches
Les munitions qui s’entrechoquent dans une poche alertent les grands animaux au moindre mouvement du chasseur. Elles doivent donc être isolées les unes des autres dans un étui, qui gagne à être le plus compact et le plus facile à ouvrir possible, ou insérées dans une pochette portée à la ceinture à laquelle il convient alors d’attribuer un emplacement très aisé d’accès. Par exemple, pour un droitier, légèrement sur la gauche, où le mouvement pour l’ouvrir et en sortir une ou plusieurs munitions est idéalement simple et naturel, avec bien sûr le placement inverse pour un gaucher. Il est certes possible de se passer d’un étui à cartouches, mais une boîte en carton remplie même partiellement de munitions s’avère lourde, volumineuse et peu pratique pour les en extraire…
Les cornes
Les cornes doivent pouvoir émettre un son puissant sans se montrer pour autant encombrantes. La meilleure synthèse réside dans une trompe de 20 à 30 cm, avec toutefois une contrainte essentielle : les grands gibiers n’identifient pas les couleurs, mais ils discernent parfaitement les teintes claires de celles beaucoup plus foncées… et bien plus encore les éclats de lumière. Ainsi une corne verte ou marron ne se distingue pas d’un fond de végétaux ni de la veste de celui qui la porte. Il en va de même d’un instrument en corne naturelle. Une trompe orange, très sécurisante visuellement, convient parfaitement aussi. En revanche une corne en cuivre ou en laiton qui brille à la moindre occasion éloigne inévitablement les animaux.
Les cannes d’approche
Les cannes d’approche, apparues avec les premières armes à feu portatives, étaient originellement constituées d’une tige en bois bien droite ajustée à la taille de l’utilisateur, surmontée d’une fourche supportant l’arme. Celles d’aujourd’hui, confectionnées le plus souvent en métal ou dans un matériau synthétique, sont presque toutes ajustables en hauteur. Certains fabricants s’ingénient à en accroître la stabilité en les déclinant en bipieds ou en trépieds, ou en complexifiant encore leur architecture avec deux doubles pieds qui assurent deux points d’appui à l’arme. Ces perfectionnements améliorent légèrement l’efficacité du tir, mais compliquent l’usage de l’instrument et en augmentent vite le prix.
Les sièges de poste
Au poste sur le sol au grand gibier, un trépied permet de bouger le moins possible pour ne pas éveiller l’attention des animaux chassés. Son assise doit néanmoins être suffisamment haute afin d’y prendre seulement appui, sans s’y trouver réellement assis. Lorsque le chasseur a les jambes trop repliées, son mouvement nécessaire pour se redresser est forcément plus ample au risque de faire refluer l’animal qui approche. Il s’y ajoute que la sollicitation des muscles des cuisses entraîne une légère variation de la tension artérielle. Elle est sans effet significatif s’il s’agit seulement de se redresser de quelques centimètres, mais a beaucoup plus d’incidence si le chasseur se relève à partir d’une position assise, générant alors un léger trouble de l’équilibre, imperceptible consciemment mais plus que suffisant pour altérer le tir. Les fabricants ont bien assimilé cet impératif. Leurs modèles classiques avec pieds en bois et assise en cuir sont presque tous proposés dans différentes hauteurs répondant à un large éventail de tailles des utilisateurs. Cependant que les productions plus « techniques » à structure en métal et assise en toile synthétique se règlent en hauteur grâce à leurs pieds télescopiques.
Les lampes torches
Très utiles pour rechercher un gibier blessé lorsque le jour décline, les lampes torches s’affirment comme des accessoires simples et peu onéreux. Il est cependant judicieux de privilégier celles de bon milieu de gamme ou de haut de gamme « raisonnable », qui offrent la meilleure synthèse entre leur tarif et leurs prestations en fiabilité, étanchéité, longévité, voire présentation et finition. Les lampes peu puissantes sont insuffisamment efficientes et à l’inverse, au-delà d’une certaine luminosité, surtout lorsqu’elles sont utilisées en environnement couvert (sous-bois…), elles ne progressent plus en valeur d’usage tout en devenant inutilement volumineuses et lourdes. La luminosité optimale pour une lampe torche de chasse se situe entre 500 et 1000 lumens, et il est judicieux d’opter pour un instrument ne dépassant pas 15 à 16 cm de longueur.
Les casques et oreillettes électroniques
Les protections contre les détonations ont été transfigurées par l’émergence de systèmes « intelligents » diminuant ces sons nocifs tout en augmentant ceux profitables au chasseur, comme les menées lointaines des chiens, les bruissements des végétaux contre le pelage des grands animaux, les crissements des feuilles sous leurs pas, les craquements de brindilles… Les dispositifs les plus élaborés y ajoutent une perception stéréophonique des sons augmentés, qui permet de déterminer exactement de quelle direction ils proviennent. Ces équipements se révèlent cependant très onéreux et leur port génère forcément des désagréments. Il appartient donc à chaque chasseur de déterminer s’il estime la dépense justifiée au regard de l’apport d’un tel appareil, ou s’il préfère l’affecter à un composant plus fondamental de son équipement (arme, optique, vêtement…). Les oreillettes, plus compactes et moins gênantes que les casques, protègent en revanche les oreilles seulement au niveau du conduit auditif, délaissant la zone arrière basse du pavillon également sensible aux détonations et susceptible d’en subir des dommages, tout en affichant un coût plus élevé à performances comparables par rapport aux casques, en raison de la miniaturisation de leurs systèmes électroniques.
Les parapluies
Les parapluies, encombrants à transporter et contraignants à installer, peuvent toutefois s’avérer précieux pour ceux d’entre nous qui portent des lunettes. Sous la pluie, surtout si le vent souffle, des gouttes d’eau viennent se poser sur les verres, obligeant le chasseur à les essuyer au préjudice de sa vigilance et en effectuant des mouvements qui le rendent plus identifiable par les grands animaux. Cette même pluie (ou neige) peut aussi venir se déposer sur les lentilles d’une lunette ou sur l’écran d’un viseur, ce qui concerne là tous les chasseurs équipés de telles optiques, et altérer grandement leur efficience. Les parapluies de chasse sont des accessoires peu onéreux, dont le prix ne constitue donc jamais un obstacle à l’acquisition. Il relève dès lors du choix de chacun d’évaluer si la pluie ou la neige le gêne plus ou moins que le transport et la mise en place du parapluie…
Les filets de camouflage
Les filets de camouflage apportent de la discrétion au chasseur posté au sol. Ils sont en outre plus fonctionnels que les bâches, qui offrent trop de prise au vent. Certains sont de simples pièces de toile qu’il convient de fixer à la végétation. Ils sont plus aisés à porter mais plus compliqués à mettre en place que ceux accompagnés de piquets latéraux. Comme pour le parapluie, il incombe à chaque chasseur d’évaluer si le filet lui facilite plus l’attente au poste qu’il ne lui complique l’acte de chasse à devoir l’installer et le démonter…