Les chiens d’arrêt régionaux
LES CHIENS D’ARRÊT CONTINENTAUX SONT PLUS NOMBREUX QUE LES BRITANNIQUES. APRÈS LES BRAQUES ET LES ÉPAGNEULS, DIANA, CHASSE ET NATURE PORTE SON REGARD SUR LE GRIFFON KORTHALS, ET QUELQUES AUTRES RACES « RÉGIONALES » RELATIVEMENT PEU COMMUNES.
Le Griffon Korthals, chien d’origine française, est apparu dans les années 1860 dans le Duché de Bresse. Son nom provient d’un Néerlandais, Edouard Karel Korthals, qui a croisé très probablement un Braque français, un Barbet et un Pointer. Après ce mélange, il a fallu sélectionner et trier parmi quelque six cents sujets, pour n’en retenir qu’une petite dizaine et fixer la race et son standard. Ce Griffon d’arrêt est un grand chien, qui toise de 50 à 55 cm pour les femelles et de 55 à 60 cm pour les mâles. Le poids moyen accuse tout de même 25 kg. Le standard établi en 1860 a été arrêté en 1919 et en a fait une race française. Sa robe est de couleur gris acier, avec du marron mélangé dans le blanc. Des plages marron, tirant sur le fauve, apparaissent parfois sur le corps et souvent vers l’encolure. Les oreilles tombantes sont de la même couleur et encadrent bien une tête assez forte, qui arbore une barbe et des belles moustaches. De longues soies retombent sur les yeux et le tout apporte au Korthals une expression particulièrement forte. Sous cette apparence rustique, due à son sous-poil et son poil épais, le Korthals est en général un chien de caractère plutôt doux, docile et sensible. Lors de son dressage, il est nécessaire de se souvenir de cette sensibilité pour ne pas rendre l’animal « timoré ». S’il est très rarement agressif, le Korthals est un bon gardien et un excellent chien de compagnie. A la chasse, il ne craint ni la ronce, ni l’eau, il est naturellement un bon retriever. Toutes ses qualités l’amènent à être un chien très polyvalent et, malgré sa légère « timidité », il est capable d’aller au contact des sangliers. Nous en trouvons de plus en plus en Suisse, car on le créance facilement sur le grand gibier. Dans les pays où la caudectomie est encore d’actualité, on coupe la queue des chiots.
Le Griffon Korthals.
Plus rares, mais appréciés
Si parfois elles sont régionales, d’autres races de chiens d’arrêt peu-vent interpeller les chasseurs. Chez les Epagneuls, on peut citer l’Epagneul bleu de Picardie, qui excelle à la chasse du gibier d’eau, mais qui sait aussi très bien se débrouiller en forêt à la recherche de la bécasse. Ressemblant beaucoup à l’Epagneul picard dans sa forme, il porte toutefois une robe tirant nettement sur le bleu.
L’Epagneul Pont Audemer, originaire du Marais Vernier, en Normandie, est un broussailleur et retriever né, mais l’arrêt n’est pas sa première qualité. Sa robe est le plus souvent marron, parfois marron et gris, légèrement chinée. Le poil est épais et souvent frisé, surtout sur le crâne, ce qui lui donne un air assez sympathique.
Les Epagneuls allemands, tels le grand et le petit Münsterlander, se rencontrent assez souvent. Très bons chasseurs, ils sont à la fois broussailleurs et arrêteurs, à l’aise dans tous les terrains. Ils ont une robe le plus souvent marron et blanc, noir et blanc, pie ou rouanne. On les confond souvent avec d’autres Epagneuls à long poil. Le Langhaar est le plus grand des Epagneuls allemands, le mâle pouvant toiser jusqu’à 70 cm au garrot ! C’est le baron von Schorlemer qui a établi le premier standard en 1897. Importé en Hollande, il est très fréquemment utilisé dans les Fields trials.
Pas considéré comme chien d’arrêt, le chien d’Oysel allemand, ou Wachtelhoud, peut être confondu avec un Epagneul, alors que c’est un chien qui chasse à voix, c’est un excellent leveur et un bon retriever. Il est utilisé pour la chasse du chevreuil, du cerf et du sanglier chez nous.
D’autres encore…
Les Braques à poil ras, d’origine française, sont bien représentés et si le Braque français du type « Pyrénées » se rencontre souvent, il n’en va pas de même pour le Braque Saint-Germain. Issu de croisement entre le Braque français et le Pointer, il porte une robe blanche à mouchetures orange. C’est un assez grand chien, qui toise de 56 à 62 cm au garrot. Il est très sociable, bien équilibré et affectueux. Généralement, la queue est laissée longue.
Son « grand » cousin, le Braque de l’Ariège, porte du sang du Braque français, type gascon, et il toise près de 60 à 70 cm au garrot. Sa robe est également blanc et orange.
Le Braque bleu d’Auvergne est aussi français et s’il est légèrement moins haut, il reste un chien puissant et massif dans son ensemble. Sa robe noir et blanc, très souvent rouanne, fait que l’on utilise le terme de « bleu ». C’est un chien facile, affectueux, très adaptable et doté d’un excellent nez.
En Italie, le Braque italien à poil ras porte une robe blanc et orange rouanne, il est fort et puissant, et toise de 58 à 67 cm au garrot. Son galop allongé est lourd, il marche parfois l’amble, mais est très résistant et facile à dresser.
Le Langhaar, ici un sujet où le blanc domine.
Un autre chien italien, le Spinone porte un poil dur, on le classe aussi dans les Griffons d’arrêt. La robe est blanche avec des taches orange ou marron. Egalement de grande taille, c’est un excellent chien de chasse et très bon retriever.
Le Braque portugais à poil ras nous montre un standard particulier, qui se démarque réellement des chiens d’arrêt couramment rencontrés. Très trapu, bien musclé, le Perdigueiro est un chien résistant qui excelle à la chasse des oiseaux. La robe est de couleur brun-beige et des taches blanches apparaissent sur une tête assez massive, sur le poitrail et les pattes.
Chez les chiens de type Griffon d’arrêt, il faut encore citer le Barbu tchèque, qui ressemble beaucoup au Korthals et au Drathaar allemand. Ce chien est de toute évidence plus doux dans son comportement. Son homologue d’origine germanique, le Deutch Stichelhaar, est plus rare et a été homologué en 1976. C’est un chien calme et bien équilibré qui, semble-t-il, n’est cédé qu’à des chasseurs !
Texte et photos Alain Rossier